Filippo Lippi La vierge à l’enfant emmailloté vers 1450
89 x 64 cm détrempe sur bois
Le thème de la maternité est une des iconographies les plus célèbres et elle connaît de multiples représentations.
Dans ce tableau, la vierge n’est pas une vierge en gloire ni une vierge de Majesté car elle n’a pas d’auréole, c’est une vierge d’humanité.
La vierge dans l’annonciation, dit à l’ange Gabriel « qu’il m’advienne selon ton verbe ».
Dans les vierges à l’enfant, le verbe est advenu, l’enfant est né. Nous sommes devant ce mystère absolu de la foi chrétienne qui rejoint le mystère de notre condition humaine même sans la croyance en un dieu. Ce mystère, c’est celui de l’incarnation.
Saint Bernardin dit dans son sermon : l’incarnation c’est le moment où le créateur vient dans la créature, mais aussi l’infigurable dans la figure, l’invisible dans le visible, l’impalpable dans le tangible, le contenant dans le contenu etc.
Est-ce que ce mystère de l’incarnation n’est pas aussi au cœur de l’art ?
Je suis à la recherche d’une petite ouverture du temps où le tableau du 15éme et moi, en 2009, cherchons à sortir de cette impossible congélation de nos places : moi, sujet et le tableau, objet de mon attention respectueuse et un peu affolée, contrariée devant, ne sachant quoi en faire de ce moment; résistant même à trouver une satisfaction trop rapide dans la finesse de la peinture, dans la beauté un peu hiératique de la Vierge ou dans l’emmaillotage curieux de l’enfant avec son petit volant rouge charmant au niveau des pieds qui laisse les petits orteils à l’air.
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