Des bienfaits des erreurs et autres maladresses…

Je laisse l’enfant trouver ses solutions sans apporter de réponse toute faite. Je m’accepte, face à lui, ignorante, pour qu’il puisse vivre ses détours et ses maladresses : juste source de l’apprentissage ; en l’accompagnant sur son chemin avec la lenteur inhérente à l’apprentissage du nouveau, l’enfant peut s’ouvrir de manière créative à l’instant.
Quand je leur propose de peindre, je parle à dessein d’ « inventer » les couleurs plutôt qu’ »apprendre » à mélanger les couleurs ; c’est une façon de les inciter à développer le goût de l’exploration.
Je dis souvent qu’on a le droit de se tromper, qu’au contraire en allant d’essais infructueux en essais infructueux, on apprend.
Si un enfant fait une construction en déséquilibre avec de la terre et des morceaux de bois; au lieu d’intervenir pour lui apporter une solution pour faire une construction stable, je le laisse au contraire jouer et vivre ce déséquilibre, en le soutenant avec une attention capable de lui faire ressentir que ses tentatives sont prises très au sérieux pour découvrir les manières dont la matière peut accepter ou pas de faire alliance avec lui.

La forme et la matière en art thérapie contiennent potentiellement une puissance révélatrice des enjeux psychiques.
Pour une petite fille, tenter des constructions impossibles dans leur déséquilibre, c’est, en fait, mettre en acte sa situation intérieure; en descendant dans la forme, elle peut trouver le juste écho de ce qui se joue pour elle, dans le théâtre de son corps.

En permettant à l’enfant de vivre avec la matière un reflet de ce qu’il pressent de lui-même, je l’aide à inventer une juste adéquation entre « Ce que je fais/ce que je suis ».

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