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DE La rêverie

La rêverie échappe à la fixité des catégories et révèle des liens là où tout semblait irrémédiablement séparé. L’état onirique et poétique lèvent la barrière perçue comme infranchissable entre le monde intérieur et extérieur. 

Le rapport à l’espace et l’environnement n’obéit plus aux mêmes lois, on peut s’y projeter sans se disperser, être dans son intimité sans être coupé de l’extérieur.

La rêverie est mouvement : le dehors se métamorphose en espace intime et l’intériorité, en retour, s’expand et se confond avec l’étendue du dehors. 

L’espace, dans la rêverie, devient une expérience intérieure tout en étant une expérience charnelle et corporelle. 

Entrer dans la rêverie poétique demande donc de changer de registre psychique et même comme dit Bachelard, de rentrer dans ce qu’il appelle un non-moi mien, (Poétique de la rêverie) de recontacter une ouverture première et confiante au monde qui ranime le lien à la perception originelle.

La rêverie éveille le souvenir de ce que fut cet espace originaire. 

L’environnement s’est inscrit sur la surface de toute la peau et dans la profondeur du corps, les organes, les os, les muscles. La participation du corps au monde qui l’entoure a présidé à la naissance de l’espace interne. L’ espace de l’intériorité est d’abord cet espace dynamique, traversé de tensions vivantes et charnelles. Les rythmes et impulsions du monde parcourent tout l’être et animent notre métabolisme physiologique, nos systèmes nerveux, endocriniens…

En tant qu’adulte, nous habitons un monde de représentations, dans un rapport différé aux choses. Enfant, nous étions confondus avec le monde et c’est cette expérience de la dimension corporelle immédiate de la perception qui a ouvert l’espace en nous et fondé l’intériorité.